4min dans un jacuzzi à 3°C

Le week-end dernier, Jean-François Tual, alias IceMind, un disciple de Wim Hof (voir mon article sur le sujet ici), proposait un stage de 4h à Aigues-Mortes, à 20min de chez moi.

Adepte des douches froides (j’en parle ici), et toujours aussi curieux d’explorer les limites de la performance humaine, tu te doutes que j’ai sauté sur l’occasion !

Le froid, nouvelle thérapie à la mode ?

Première surprise en arrivant : une bonne vingtaine de personnes de 25 à 80 ans sont déjà là ! Je pensais trouver deux trois allumés sportifs et j’ai au contraire découvert un groupe hyper hétéroclite aux motivations aussi variées que passionnantes.

Une piscine trône sur la terrasse où nous nous trouvons. Mettant chacun du coeur à l’ouvrage, nous la remplissons ensemble de glace. Mr IceMind veut nous familiariser avec cet élément. Il nous invite tous à nous rapprocher et à mettre une main dans l’eau gelée. Il parle de façon détendu, mais on ne l’écoute que d’une oreille : dans l’autre, notre cerveau nous crie « vire-moi cette main de là, ça brûle ! ».

Moi qui étais si serein en arrivant, pensant que cette petite trempette ne serait qu’une simple formalité, je me sens tout de suite moins confiant : l’eau à 3°C, ça fait réellement mal.

Après avoir fait rapidement connaissance avec certains habitués, qui m’ont raconté comment le froid les aidait à combattre leur maladies auto-immunes, impressionner leurs potes, ou forger leur mental, nous voilà tous assis sur des tapis de Yoga pour la première partie du stage : la respiration Wim Hof.

Un bon petit joint

C’est à peu de chose près ce qu’on ressent après un cycle de respiration Wim Hof bien exécuté.

Jeff nous invite à inspirer profondément et à relâcher sans forcer, comme si nous expirions avec soulagement après une bonne nouvelle. Nous respirons ainsi une bonne dizaine de minutes avant d’entamer les respirations Wim Hof à proprement parler.

Allongé sur le sol, j’inspire avec force, puis laisse s’échapper l’air, en essayant d’être fluide, telle une vague qui va et qui vient. Des fourmis me piquent les mains, et je sens ma tête tourner. Après une quarantaine de respirations, le cerveau suroxygéné, je bloque ma respiration, poumons vides. Et là, je me sens bien. Léger, détendu, calme, des lumières dansent devant mes yeux clos.

Lorsque le besoin de respirer se fait sentir, je prends un shoot d’oxygène qui m’emmène au-dessus des nuages. Et je bloque à nouveau ma respiration pour une nouvelle rétention poumons pleins, afin de prolonger cet état de cotonneux des plus agréables.

Je ne saurai dire si c’est une bonne chose (la science l’a fait pour moi), mais la respiration Wim Hof fait de l’effet, c’est incontestable !

Et si on allait se baigner ?

On est quand même venu pour ça ! La respiration Wim Hof est censée nous avoir préparées au froid, irradiant notamment notre corps d’adrénaline. La tension, l’envie, mais aussi l’appréhension pour certains, est palpable. Avant d’y aller, il reste une dernière étape.

En cercle, sur une musique rythmée, Jeff nous intime de danser en faisant des mouvements amples tel du tai chi en mode haka de rugbyman. L’objectif : faire circuler le sang et se recentrer une ultime fois sur soi. En prime, ce moment de partage détend l’atmosphère et rassure les plus anxieux.

Maintenant tous autour de la piscine, les volontaires iront chacun leur tour, par groupe de deux, s’immerger jusqu’au cou dans l’eau glacée.

Jeff nous donne ses dernières recommandations :

  • Les mains sont remplies de petits vaisseaux capillaires qui en font de parfaits thermomètres. Leur rôle est de dire au cerveau : « non, tu ne dois pas y aller, l’eau est trop froide, c’est dangereux pour toi ». C’est la raison pour laquelle elles nous faisaient si mal au début de la matinée lorsque nous avons tâté le terrain. Solution : ne pas les mettre dans l’eau, ou en tout cas, pas au début.
  • Le cerveau essaiera toujours de protéger ses organes vitaux. Donc si tu y vas tranquillement, membre par membre, tu n’as aucune chance d’y arriver. Solution : On y va franco, et surtout, on s’immerge jusqu’au cou.
  • Le froid contracte les muscles. C’est un mécanisme de défense du corps pour éviter les fuites de chaleur. Le problème, c’est qu’on a alors du mal à respirer, et on halète. Donc il faut lâcher prise, se détendre, et surtout, allonger les expirations.

Prem’s !

J’ai l’honneur d’ouvrir le bal avec un autre stagiaire, entrepreneur, qui n’en est plus à son coup d’essai.

Calme et détendu, je mets un pied, puis je me laisse glisser au fond, prenant soin de laisser mes mains hors de l’eau.

Le froid est saisissant. Je sens ma poitrine se contracter, et comprends mieux le conseil de Jeff d’allonger sa respiration. Je me concentre sur elle, en tâchant de me détendre.

Rapidement, je me sens bien. En confiance, je laisse mes mains tomber dans l’eau. Jeff est à côté de nous, adossé à la piscine, un sourire satisfait aux lèvres. Il sait ce que nous sommes en train de ressentir en ce moment, et est sincèrement heureux pour nous. C’est la beauté du partage. Je pense que ce mec a VRAIMENT trouvé sa voie.

Après un peu plus de 4min, on sort de l’eau, et on se donne une accolade pour la photo. Ce moment riche et fort restera gravé dans nos mémoires.

Une fois sorti de l’eau, je me sens comme anesthésié. Je ne ressens ni le chaud, ni le froid, et mon corps mettra quelques minutes à retrouver ses repères.

Fort de cette première expérience, ma seule envie est d’y retourner. La piscine restera heureusement à disposition à loisir. Mais j’ai déjà un autre défi en ligne de mire. Jeff me parle de ses week-ends à la montagne, où l’on fait des randonnées en short et des bains dans des rivières gelées, tout en approfondissement les techniques et la science derrière la méthode Wim Hof. Rendez-vous pris début 2022.

En attendant, si le sujet t’intéresse :

Et si tu veux participer à un stage IceMind, tu trouveras toutes les infos ici.