Je prends des douches froides tous les matins depuis 6 mois

On prête d’innombrables vertus à la pratique des douches froides, mais est-ce que la torture en vaut vraiment le bénéfice ? Pour le savoir, j’ai décidé d’en faire l’expérience tous les jours pendant 6 mois. Et voici ce que j’ai découvert.

Une guerre contre mon cerveau

Décider de prendre des douches froides tous les matins est un parfait test d’autodiagnostic des biais cognitifs de notre cerveau et des ingénieuses stratégies qu’il est capable de mettre en oeuvre pour conserver son précieux confort. Au premier rang desquelles : la procrastination. « Non, c’est tellement bon l’eau chaude, tu commenceras demain ! ». Mais une fois la machine lancée, il n’est pas plus discipliné : « Tu as mal dormi cette nuit, profites d’une bonne douche chaude ! » ou encore « Il fait super froid dehors, les canalisations doivent être gelées, tu vas mourir si tu tournes le robinet.. ».

Honnêtement, notre cerveau est HYPER fort pour trouver de nouvelles excuses tous les jours pour tenter de te convaincre de ne pas le faire, et ce alors même que ta volonté est bien réelle. Tu comprends donc qu’il existe une certaine bipolarité en chacun de nous qui oppose l’ange et le démon et que le contrôle apparent que nous avons sur nos décisions est en faite la résultante d’un combat acharné entre eux !

Physiquement…

En termes de sensations physiques, pourtant, la douleur n’est pas aussi intense que redoutée. Il y a bien 2 à 3 secondes, au moment où l’eau froide te recouvres, qui te crispes et te fais hyper ventiler comme un poisson hors de l’eau. L’un dans l’autre, la réaction est violente. Mais ne dure que 2 à 3 secondes. Très vite, le corps s’habitue et supporte très bien l’eau froide. D’ailleurs, de façon assez paradoxale, plus l’eau est gelée, moins je ressens la sensation de froid.

Au début, je tournais à 3/4 le robinet vers le froid. L’eau était froide, mais pas glaciale. C’était la première étape, le mode petit scarabée. Petit à petit, j’ai repoussé toujours un peu plus le robinet pour arriver au point ultime. Et c’est à ce moment que j’ai découvert que plus l’eau était froide, plus mon corps produisait de la chaleur, et plus je me sentais bien.

Mes matinées 2.0

J’ai toujours eu un peu de mal avec le matin. Ce n’est clairement pas mon moment préféré de la journée : j’aime être tranquille, qu’on ne me parle pas, et je commence à me sentir à fond 2/3h après m’être levé. Et encore.

Mais ça, c’était avant. Depuis que je prends mes douches froides, je me sens réveillé, énergisé, dés que j’en sors. C’est toujours un grand moment de satisfaction, d’abord de l’avoir fait, d’avoir remporté cette victoire contre moi-même, mais aussi physiquement, car je me sens bien, parfaitement opérationnel, conscient de chaque parcelle de mon corps, prêt à tout casser. Je pense que l’eau froide libère un tas d’hormones et d’adrénaline qui me rendent de bonne humeur et en forme. Franchement, faites le test : c’est puissant ! Mieux qu’un rail de C !

Moi version hyper résistante

Je ne sais pas si cette sensation de forme est réelle ou résulte d’un effet placebo, mais je me sens beaucoup plus puissant, physiquement et mentalement. Et malgré le fait que j’ai réalisé cette expérience en hiver, je n’ai pas eu l’ombre d’un rhum depuis 6 mois. Nous sommes maintenant en pleine pandémie de coronavirus, on verra si cette routine m’en prémunit. En tout état de cause, il me semble trop tôt pour en tirer des conclusions, mais affaire à suivre.

Je suis devenu imperméable au froid !

Néanmoins, une chose est certaine : la pratique m’aide à être plus résistent au froid. Chose que j’ai pu vérifier de plusieurs façons.

D’une part, mes chauffages sont à 15°C chez moi, et je ne souffre pas du froid, ni pendant la soirée, ni pendant la nuit. Je mets certes un petit sweat, mais rien de comparable à ce que porte ma copine : emmitouflée dans une combinaison intégrale de chat, doublée d’un plaid en polaire, me priant chaque jour de mettre fin à sa torture.

D’autre part, j’ai eu l’occasion de faire une randonnée de 3 heures en montagne à Samoëns. Au fur et à mesure de mon avancée, j’enlevais des couches de ma combinaison, pour finir en caleçon. Malgré une température proche des 0°C, un soleil qui se faisait de plus en plus discret, le tout en plein coeur de l’hiver (semaine du Nouvel An), je n’avais pas l’once d’une chair de poule, et j’aurais pu continuer quelque temps ainsi. Seuls mes doigts ont fini par souffrir du froid.

Enfin, si le moment où je tournais le robinet sur froid était une véritable torture au début, j’ai fini par réussir à dompter mon cerveau et à lui faire comprendre que ce n’était pas si difficile. Ainsi, les douches froides sont aujourd’hui une simple formalité dans ma routine matinale et ne me demandent plus aucun effort, ni de volonté, ni de résistance physique.

Ma technique

Je n’aime pas démarrer directement pas la douche froide, donc je débute toujours par le chaud, et au bout d’une minute, je switch sur le froid. Je commence par les cuisses, les mollets, et les fesses, avant de remonter sur le torse et le dos. Je refais un cycle de bas en haut, et je mets ensuite le pommeau sur son support pour bénéficier d’un recouvrement total de mon corps. Je passe une à deux fois la tête dessous pendant 10 secondes, mais pas plus. La partie froide dure au total 2 à 5min.

Concernant mon cerveau, pour les premières semaines, j’avais adopté la règle des 5 secondes : je ne me laissais pas plus de 5 secondes pour appliquer ma décision de tourner sur froid, pour ne pas laisser le temps à mon cerveau de me convaincre de ne pas le faire.

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